Première partie
1. Introduction : La prison de Vakil Abad – un centre de répression et d’exécutions secrètes
Au cours des dernières décennies, elle s’est fait connaître comme l’un des principaux lieux d’exécutions massives. La prison de Vakil Abad ne détient pas seulement des criminels de droit commun, mais sert également de centre de détention et de torture pour les opposants politiques et idéologiques. Les conditions inhumaines, en particulier dans le quartier des femmes et parmi les prisonniers politiques et sunnites, ont attiré l’attention des organisations internationales de défense des droits humains.
2. L’histoire : D’une prison locale à un centre de répression systématique
La prison de Vakil Abad a été créée sous l’ère Pahlavi et a été construite à l’origine dans la rue Arg à Mashhad. Cependant, après la révolution de 1979, elle a subi d’importants changements structurels et a été déplacée dans le quartier de Vakil Abad.
Bien que la capacité officielle de la prison soit de 2 500 détenus, elle en accueille actuellement plus de 10 000, ce qui oblige beaucoup d’entre eux à dormir à même le sol en raison de la surpopulation.
3. « La mort lente et quotidienne des prisonniers : Torture, humiliation, faim et maladie »
- Surpopulation importante et conditions de vie inhumaines, de nombreux prisonniers dormant à même le sol.
- Des conditions sanitaires épouvantables ; des maladies cutanées et gastro-intestinales répandues en raison de la mauvaise qualité de la nourriture et des infestations de parasites tels que les cafards et les poux.
- La torture psychologique conduit les détenus au bord de la folie.
- Privation des droits humains les plus élémentaires lors des interrogatoires.
4. Le cycle silencieux de la mort : Exécutions illégales, secrètes et massives
- Cette prison est l’un des principaux lieux d’exécutions secrètes en Iran.
- Les condamnés à mort sont transférés dans des cellules spéciales la nuit précédant l’exécution et sont exécutés secrètement avant le lever du soleil. Ces exécutions ont lieu par groupes de 15 à 70 prisonniers à la fois.
- Les autorités pénitentiaires procèdent aux exécutions en silence, sans informer les familles des détenus ni même leurs avocats.
- Entre juillet 2009 et avril 2010, près de 250 personnes ont été exécutées dans la prison de Vakil Abad.
- En août 2010, des exécutions massives ont eu lieu quatre fois par semaine, chaque séance impliquant 60 à 70 prisonniers.
5. Les sections les plus sombres de la prison : De la quarantaine de torture aux quartiers d’exécution
Quarantaine et quartiers de consultation – Centres de pression psychologique
Ces sections sont officiellement qualifiées d’unités de « réhabilitation et de thérapie psychologique », mais elles servent d’outils de pression psychologique intense sous le contrôle de l’administration pénitentiaire.
Les quartiers généraux – Un réseau de corruption, d’addiction et de violence
La mafia interne de la prison gère la corruption morale, le trafic de drogue et les mauvais traitements infligés aux détenus.
- Les quartiers 1, 4 et 5 : ils accueillent les détenus condamnés pour trafic de drogue, où l’accès à la drogue est extrêmement facile grâce aux réseaux de distribution qui opèrent sous la supervision de la prison. Cette situation a conduit à une toxicomanie généralisée et à de graves violences entre les détenus.
- Le quartier 5 est divisé en quatre sections (101, 102, 103 et 104), chacune désignée pour différents types de prisonniers, allant des condamnés à mort aux condamnés pour vol et délits liés à la drogue.
- Le quartier 101 : Unité de sécurité maximale où les prisonniers politiques et les condamnés à mort sont placés sous surveillance constante. Cette section est entièrement fermée par des portes en fer à double épaisseur, ce qui la rend invisible de l’extérieur, et les mouvements à l’intérieur sont strictement contrôlés.
- Le quartier 102 : il accueille les détenus condamnés pour meurtre et les peines de rétribution (Qisas).
- Le quartier 103 : accueille les jeunes détenus accusés de délits ordinaires tels que le vol et le trafic de drogue.
- Le quartier 104 : il accueille les détenus de plus de 25 ans condamnés pour vol et trafic de stupéfiants.
La section disciplinaire du quartier 5 – Un donjon secret
Il s’agit de la section la plus cachée et la plus mystérieuse de la prison de Vakil Abad. Lors des inspections internationales, l’entrée est dissimulée par des couvertures et faussement présentée comme une zone de stockage. Très peu d’informations sont disponibles sur les conditions à l’intérieur, mais des atrocités innommables y seraient commises.
Le quartier des prisonniers politiques : Réduire au silence les voix de la liberté
Les prisonniers politiques sont détenus dans le quartier 6-1 et dans d’autres sections de la prison dans des conditions inhumaines.
Cette unité est classée comme un quartier de haute sécurité où sont détenus des criminels endurcis, des voleurs à main armée et des dizaines de prisonniers politiques et idéologiques, en particulier des prisonniers sunnites.
Les détenus condamnés à mort sont transférés dans ce quartier la nuit précédant leur exécution et sont pendus avant l’aube.
L’entrée de ce quartier est conçue de manière à dissimuler son objectif, en gardant les prisonniers politiques à l’abri des regards. Chaque pièce est surveillée en permanence par deux caméras de sécurité. Même les salles de bains et les toilettes sont équipées de caméras installées aux deux extrémités pour surveiller en permanence les prisonniers.
Dans le quartier général 5, trois militants – Hashem Khastar (enseignant), le Dr Kamal Jafari et Mohammad Hossein Sepehri, qui a signé une déclaration contre le Guide suprême Ali Khamenei – sont détenus dans un espace exigu de 3 m x 3 m. Leur salle de bain et leur douche se trouvent dans ce minuscule espace, ce qui rend les conditions extrêmement oppressantes et suffocantes. Leur salle de bain et leur douche se trouvent à l’intérieur de ce minuscule espace, ce qui rend les conditions extrêmement oppressantes et suffocantes. Cet environnement ressemble plus à des latrines crasseuses qu’à une cellule de prison.
Le quartier 6 : Travail forcé et exploitation des prisonniers
Ce quartier est destiné au travail des détenus, qui sont forcés de travailler pour un salaire minime, ce qui revient à les exploiter en tant que main-d’œuvre gratuite.
6. La prison de Vakil Abad sur la liste noire des organisations de défense des droits humains
Le 25 septembre 2020, le département américain du Trésor a sanctionné deux juges iraniens et trois prisons, dont la prison de Vakil Abad à Mashhad, pour des violations des droits de l’homme, notamment des actes de torture, des traitements inhumains, des détentions arbitraires et la répression de manifestations pacifiques.
Des familles de prisonniers politiques et des militants des droits humains ont envoyé des lettres et des rapports à des organisations internationales, appelant à une attention et à une action urgentes concernant les conditions de détention des prisonniers politiques en Iran, en particulier dans la prison de Vakil Abad. Ces appels soulignent la nécessité d’une surveillance internationale et d’une pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles améliorent les conditions de vie des détenus.
Des documents et des lettres de prisonniers brossent un tableau choquant des conditions de détention dans la prison de Vakil Abad :
- L’influence des groupes mafieux et le trafic de drogue interne
- Corruption morale et abus psychologiques
- Torture et violence sexuelle
- Des conditions alimentaires et sanitaires insupportables
Dans une lettre adressée à Javaid Rehman, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran, Sadigheh Malekifard (l’épouse de Hashem Khastar) a souligné la situation désastreuse de son mari dans la prison de Vakil Abad. En outre, Hashem Khastar lui-même a écrit une lettre ouverte au peuple iranien et à la communauté internationale, exposant les conditions difficiles des prisonniers politiques à Vakil Abad et détaillant les restrictions et les pressions qui leur sont imposées.
Source : CSDHI
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